In Between – Narcisse

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Direction musicale : Matthias Pintscher
Mise en espace : Aliénor Dauchez, Michael Kleine
Musique : Beat Furrer, Yves Chauris, Brice Pauset, Pierre Boulez, Yann Robin
Assistanat : Cassandra Cristin, Cécilia Franco
Parfum : Georg Scherlin
Photos : Quentin Chevrier

2021

Cité de la musique, salle des concerts

Coproduction Ensemble intercontemporain, Philharmonie de Paris
En partenariat avec l’Ircam – Centre Pompidou et La Cage
Ce concert a reçu le soutien de la Sacem

Narcisse, c’est un mythe curieusement très « formel », d’un point de vue à la fois sonore et visuel, qui a notamment inspiré de nombreux chefs-d’œuvre dans l’histoire de la peinture. C’est aussi un mythe largement opérant dans le domaine de la psychologie, puisqu’il a trait à l’amour-propre. Mais, comme bien des mythes, l’histoire ne fait que poser un cadre : quiconque s’en empare peut l’emmener dans une direction qui lui est propre. On ne sait par exemple pas que Narcisse est né du viol de sa mère…

Pour une telle mise en scène de concert, je me mets totalement au service de la musique. Mon rôle est de mettre en relation les œuvres, dans le temps et dans l’espace — surtout pour ce concert-ci, dont les compositeurs ont eux-mêmes une vision spatiale très claire de leurs œuvres. Afin de proposer au public une expérience véritablement immersive, j’ajoute à cela un travail purement visuel, une sculpture performative à l’échelle de la salle, qui évolue en contrepoint de la musique. Les éléments constitutifs du mythe y seront réunis : l’eau miroitante, les fleurs…

Enfin, la mise en scène des musiciens eux-mêmes est un élément sur lequel je peux agir. Dans une dramaturgie théâtrale traditionnelle, l’acteur incarne un personnage fictif. À mes yeux, le « musicien » est déjà un personnage en soi. Je peux décaler son caractère, le faire glisser, jusqu’à ce qu’on ne sache plus ce qui vient de la personne « réelle » et ce qui est « personnage ». J’aime travailler avec ce trouble, jouer avec les codes du concert : le rôle du chef, les costumes des musiciens, le travail de la lumière, l’organisation spatiale des pupitres. En déplaçant les codes, on crée de la narration. Tout est fait pour que les spectateurs mettent en relation ce qu’ils entendent avec ce qu’ils voient, ouvrant de ce fait de nombreuses pistes d’interprétation.